Souvenirs : deux noms pour un stade
Georges Malère, Jean Renaud et deux amis, à l’été 1939.
L’USC joue au stade Jean Renaud, chemin Georges Malère. Mais savez-vous quelle histoire se cache derrière ces deux noms intimement liés ?…
Lors de sa séance du 3 septembre 1947, le conseil municipal de Cluny « décide de dénommer le nouveau stade municipal “stade Jean Renaud” et le chemin pour s’y rendre “chemin Georges Malère” ». L’USC dispose alors d’un nouveau stade de football, portant le nom de deux personnalités locales, héros de la Résistance. Même s’ils n’ont pas de lien avec le sport, attardons-nous sur leur histoire…
Jean Renaud est un résistant de Cluny, agent des services secrets britanniques (SOE). Né en 1903 à Cluny, il est volontaire pour partir au front en 1939. Arrêté par les Allemands en juin 1940, il est incarcéré à Fourchambault dans la Nièvre, et s’évade de prison quelques mois plus tard.
En 1942, il entre en Résistance et organise le maquis de Cluny. Recruté par le SOE, il participe aux parachutages de matériel, aux sabotages et à la guérilla contre l’occupant. Mais le 12 juin 1944, alors qu’il détourne de la nourriture à la gare de Cluny, il est surpris par les Allemands. Sautant par la fenêtre du buffet de la gare, il se blesse et est arrêté. Il décède peu après en captivité, à 47 ans, laissant une femme et trois enfants.
L’une d’elle, Marthe, sera mariée à l’un des deux fils de Georges Malère, les deux familles étant amies de longue date. Né en 1904, l’homme est directeur de l’usine à gaz de Cluny, située route de la digue. Il est lui aussi entré en Résistance, et organise des parachutages d’armes, qu’il cache dans un gazomètre désaffecté de son usine. Georges Malère est également un agent de l’Intelligence Service britannique, et un Anglais est très souvent caché chez lui. Soupçonné par les Allemands, et probablement vendu par un traître, il est arrêté lors de la rafle du 14 février 1944 et déporté à Mauthausen-Gusen où il décèdera le 21 mars 1945.
L’histoire de ces deux héros, liés par leurs enfants, est aujourd’hui un peu oubliée, comme celles d’autres personnages qui peuplent les noms des rues clunisoises. A défaut de pouvoir vous promener dans les rues en ce moment, n’hésitez pas à faire quelques recherches sur internet pour découvrir l’envers des odonymes !
Pour en savoir plus :
Cet article tire ses sources du livre “Cluny, février 1944 – Le pire c’est que c’était vrai”, d’où est également extraite la photo principale (archives de la famille Burdin).
Merci pour ces infos,
Je me suis toujours posé la question qui était Jean Renaud, mais faute de temps je n’ai pas fait les recherches
encore merci